samedi, juin 12, 2004

Le coût des délocalisations

Les délocalisations posent des problèmes qui vont au delà de la perte d'emplois à laquelle on pense spontanément. Que se passe-t-il lorsqu'une entreprise ferme une usine en France ou en Allemagne pour l'installer ailleurs en Europe?
Elle crée du chômage dans le pays dans lequel elle était installé. Et pour peu que les salariés n'aient guère de chance de trouver un nouvel emploi (parce que le bassin d'emploi est sinistré, pârce qu'ils sont trop âgés, parcequ'ils ont des compétences qui n'ont que peu de valeur sur le marché du travail), la délocalisation se traduit par des coûts supplémentaiires pour la collectivité : ce sont les salariés et les entreprises restées en France ou en Allemagne qui vont financer, en versant leurs cotisations chômage, une partie des coûts liés à la délocalisation.
Pour peu que ces licenciements s'accompagnent d'ujne dégradation de la santé de plusieurs de ses victimes, ce qui est souvent le cas, la collectivité (entreprises et salariés restés en France) devra financer ces coûts.
Les délocalisations ont donc un coût pour la collectivité qui perd les emplois qui va au delà de la seule destruction de ces emplois.
On peut supposer que l'entreprise qui délocalise sa production le fait pour être plus compétitive, ce qui peut profiter à ses clients et à ses actionnaires. Pour que cela profite à ses clients, il faut qu'elle transforme les économies réalisées sur ses coûts de production en baisse des prix. Quant aux bénéfices qu'en tirent ses actionnaires, ils ne sont intéressants pour le pays qui a perdu des emplois que s'ils sont réinvestis d'une manière ou d'une autre dans son économie. Si ce n'est pas le cas, le solde est négatif.
Les délocalisations étant appelées à se multiplier, les pays apppelés à en souffrir doivent trouver le moyen d'en réduire l'impact sur l'économie. Non pas de les interdire, ce qui n'aurait pas de sens (certaines délocalisations sont utiles), mais de faire en sorte qu'ils n'en aient à supporter que le coîut le plus faible. Une solution serait sans doute d'indexer les cotisaitons payées par les entreprises aux coûts que leurs politiques induisent pour la collectivité, un peu à l'image de ce qui se fait pour les accidents du travail.

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