jeudi, février 01, 2007

Grosse gaffe à l'Elysée sur le nucléaire iranien

On est dans la saison des gaffes et des lapsus. Après celles de Ségolène Royal si amplement commentées et celles de Nicolas Sarkozy, si discrètement annoncées par la presse (souvenez-vous : quand il disait de Tony Blair qu'il était des notres, avant de se reprendre et de dire qu'il était des leurs), voici celle, énorme, de Jacques Chirac qui, face à la presse internationale, s'est pris les pieds dans le nucléaire iranien.

Voici l'histoire telle que la raconte ce matin le New-York Times :

PARIS, Jan. 31 — President Jacques Chirac said this week that if Iran had one or two nuclear weapons, it would not pose a big danger, and that if Iran were to launch a nuclear weapon against a country like Israel, it would lead to the immediate destruction of Tehran.

The remarks, made in an interview on Monday with The New York Times, The International Herald Tribune and Le Nouvel Observateur, a weekly magazine, were vastly different from stated French policy and what Mr. Chirac has often said.

On Tuesday, Mr. Chirac summoned the same journalists back to Élysée Palace to retract many of his remarks.

Mr. Chirac said repeatedly during the second interview that he had spoken casually and quickly the day before because he believed he had been talking about Iran off the record.

“I should rather have paid attention to what I was saying and understood that perhaps I was on the record,” he said.

Question : qu'est-ce qui est le plus grave? un Président en exercice qui s'emmêle les pieds sur un sujet aussi sensible devant des journalistes de la presse internationale? un candidat qui commet un lapsus à la sortie d'un entretien qui s'est bien passé (Sarkozy et Blair)ou une candidate qui dit en riant dans une conversation privée ce que beaucoup de Français auraient dit dans des circonstances voisines (je fais naturellement allusion à ses propos sur la Corse)?

Sauf à imaginer que Jacques Chirac ait voulu, par ce biais, venir au secours de la candidate en difficulté, il faut bien reconnaître que nul n'est à l'abri des gaffes. Ou, plutôt, que les frontières entre le privé et le public, le "on the record" et le "off the record" sont devenues si ténues, si fragiles, que la moindre imprécision devient affaire d'Etat. Peut-être conviendrait-il de rendre aux politiques le droit à l'erreur, à l'hésitation, au changement d'opinion. Sarkozy l'a revendiqué dans son discours. Il a eu raison.

Aucun commentaire: