samedi, mars 10, 2007

Pas facile d'être un journal d'opinion

Les campagnes électorales étaient autrefois pain bénit pour les journaux d'opinion. Elles leur permettaient de mobiliser leurs lecteurs et tous ceux qui, quoique ne les lisant pas régulièrement, partageaient leur préférence. Je crains qu'il n'en aille aujourd'hui un peu différemment. Libération a perdu des lecteurs pendant la campagne sur la constitution européenne, ses choix pour le oui ayant choqué et agacé plusieurs de ses fidèles. La même chose pourrait se reproduire avec cette campagne présidentielle. Seul journal, avec le Nouvel Observateur, à avoir pris le parti de Ségolène Royal, il pourrait se le faire reprocher par ceux de ses lecteurs qui lui préfèrent François Bayrou. Si le rapport de force entre les deux candidats était, comme lors des précédentes élections présidentielles, très déséquilibré (personne n'avait alors imaginé que Chevénement précède Jospin), il lui serait assez facile de garder deux fers au feu. Mais dès lors qu'ils sont au coude à coude, impossible de ménager l'un et l'autre sans heurter les plus militants de leurs lecteurs. Ils sont, donc, condamnés à faire un choix qui, quel qu'il soit, leur fera perdre quelques ventes, ce qui n'est pas une bonne nouvelle dans leur situation. Difficile d'être un journal d'opinion lorsque l'opinion hésite...

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