jeudi, mai 24, 2007

Sur l'encadrement militaire des jeunes

L'encadrement des jeunes qu'a proposé Ségolène Royal a fait couler beaucoup d'encre ironique mais peu de réflexion. Journalistes et élus de tous bords se sont moqués d'une proposition qui aurait mérité mieux. Ne serait-ce que parce qu'elle s'inscrivait dans la mouvance de projets préexistants, notamment :

- les EPID (Etablissement Public d'Insertion de la Défense) plus connus sous le nom d'opérations deuxième chance qu'a lancés Michèle Alliot-Marie, dont les débuts ont été difficiles (si j'en crois ce qu'en dit ce blog) ;

- les projets du général Emmanuel de Richoufftz, qu'on appelle parfois le général des banlieues et dont on trouve une description dans son blog.

Ces réalisations sont naturellement différentes de ce que proposait Ségolène Royal, mais les évaluer, analyser leurs réussites et leurs échecs, leurs forces et leurs faiblesses auraient certainement aidé à faire avancer une idée qui méritait mieux que la moquerie. Ces comparaisons auraient également forcé Ségolène Royal à préciser son projet, à l'approfondir, à entrer dans le détail de sa faisabilité. Ce qui aurait été un plus pour tout le monde.

Une campagne électorale n'est certainement pas le meilleur moment pour faire ce travail (comment la candidate socialiste aurait-elle pu dire que son projet s'inscrivait dans la lignée de ce que venait de lancer la ministre de la Défense d'alors?), mais les journalistes auraient pu s'emparer du dossier et le creuser un peu. Ce qu'ils n'ont manifestement pas fait. La dernière référence à l'opération seconde chance dans le Monde date de juillet 2006, tandis que le général Emmanuel de Richoufftz n'est pas cité une seule fois dans les 12 derniers mois. Même chose chez Libération.

A défaut des journalistes, le PS aurait pu faire de même. Mais non, ses dirigeants ont, comme les journalistes, choisi l'ironie… Résultat : une idée qui pouvait avoir un impact sur la définition des missions de l'armée, qui pouvait amener à réfléchir sur le rôle des différentes institutions dans le traitement des jeunes en difficulté est restée en jachère. Dommage…

PS. On pourrait, évidemment, dire la même chose de bien d'autres idées lancées pendant cette campagne, notamment des 35 heures de présence des enseignants dans les établissements. Idée juste mais irréalisable (les établissements, même les plus récents n'ont pas été construits pour cela et n'ont pas prévu d'espace pour les professeurs hormis la salle des profs déjà trop petite). L'approfondir, au lieu de l'utiliser comme arme contre Ségolène Royal, aurait permis de réfléchir à des alternatives… Encore une fois, dommage…

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Effectivement le plan d'action du général méritait d'être approfondi et repris...Sarkozy nous a présenté hier un plan banlieue qui au final ne sera pas suivi d'effets...c'est bien dommage de sentir que la banlieue n'intéresse personne à part durant les élections!!