lundi, août 25, 2008

Vers un nouveau Monde

Marianne vient de publier la liste des journalistes qui vont dans les semaines qui viennent quitter Le Monde dans le cadre du programme de redressement économique du journal. On y retrouve beaucoup de signatures connues. Pour juger pleinement de ce plan de départ, il faudrait disposer de plus d'informations, connaître, l'âge des journalistes (ce n'est pas la même chose de partir à 60 ans, à la veille de la retraite et à 40) mais aussi les effectifs de chaque service.

En tout état de cause, ces coupes franches dans les effectifs semblent annoncer une évolution éditoriale du journal, avec un allégement de la partie internationale (8 départs dans ce service), de la partie culturelle (4 départs dans la rubrique culture) et, plus surprenant de ses activités de "service au lecteur" qui avaient pris, ces dernières années, une place accrue (5 départs dans la rubrique Et vous, 4 dans la rubrique Radio-Télévision). Le secteur économie est, à l'inverse, épargné (1 seul départ), tout comme les pages sport (aucun départ).

Le plus inquiétant, pour le lecteur, est certainement l'international. La tentation risque, en effet, d'être grande de remplacer des spécialistes maison par des communiqués d'agence et des pigistes de luxe façon BHL. C'est la qualité et, surtout, la variété de l'information sur ce qui se passe à l'extérieur qui risquent d'en souffrir.

A contrario, les coupes dans le secteur culture peuvent être une bonne chose si elles amènent le journal à réfléchir au traitement à apporter à la culture, notamment à la littérature Malgré des changements récents, le supplément littéraire présente toujours aussi peu d'intérêt. On aimerait conseiller à la direction du Monde de s'inspirer d'exemples étrangers, notamment du TLS.
Le Monde 2 va aussi souffrir (5 départs), ce qui devrait se traduire par une accentuation de sa tendance à devenir un catalogue de photos (mais, après tout, pourquoi pas?).

C'est, très probablement, un autre journal qui sortira de ce remède de cheval. Malheureusement, comme souvent dans les entreprises en difficulté, les réductions d'effectifs semblent s'être faites sans réflexion sur leurs effets sur la qualité du produit.

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