vendredi, décembre 05, 2008

Sommes nous malades de nos enfants?

Les enfants jouent, dans notre imaginaire tel que l'expriment les articles de presse et les émissions de télévision, mais aussi les interventions des politiques et les débats qu'elles suscitent, un rôle étrange, paradoxal et peut-être inquiétant. Qu'est-ce aujourd'hui qu'un enfant?

C'est d'abord l'objet de désirs. Celui de la mère (du couple) qui ne peut pas en avoir et qui cherche par tous les moyens, y compris les plus bizarres (achats d'enfants dans les pays pauvres, insémination artificielle, achat d'un ventre…), à en obtenir un. Celui, aussi, de ces pédophiles qui font, nous dit-on, le tour de la planète pour trouver de la chair fraîche.

C'est aussi un objet de pitié lorsqu'il est victime de sévices, comme cet enfant dont a parlé pendant des semaines la presse anglaise que ses parents et, d'abord, sa mère brutalisaient au point qu'il en est mort.

C'est enfin un personnage dangereux que l'on craint (la délinquance juvénile…) et que l'on veut mettre en prison de plus en plus tôt (dés 12 ans dans un récent projet gouvernemental, "mesure de bon sens" selon Rachida Dati!) et dont on veut, dés le plus jeune âge, dès l'âge de trois ans, suivre les comportements pour mieux les corriger.

Cela fait beaucoup. Un psychanalyste saurait sans doute nous expliquer cela. Je m'en sens bien incapable, même s'il me semble que c'est tout sauf sain.

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