jeudi, mars 26, 2009

La contradiction dont Nicolas Sarkozy aura du mal à se défaire

Le Canard Enchaîné donne, dans un petit article sur les ouvriers de Continental dont l'usine va fermer un chiffre qui devrait inquiéter Nicolas Sarkozy : 59,41% des électeurs de Clairvoix, siège de l'usine de Continental, ont voté pour lui aux dernières élections présidentielles, exemple même de cette classe ouvrière qu'il a su attirer à lui pour vaincre la gauche. Que pensent aujourd'hui ces électeurs prolétaires? Sont-ils satisfaits de sa politique, de ce décalage croissant entre son impuissance contre le chômage (qu'on ne saurait lui reprocher) et son incapacité ou plutôt son refus de discipliner les plus riches? On peut en douter.

On nous dit qu'il est déjà en campagne électorale pour 2012. Sans doute est-ce qu'il a senti le danger. Il a ressorti son discours sur la sécurité. Mais est-ce que cela suffira? Probablement pas. Il lui reste une solution, qu'un autre chiffre que donne le Canard suggère : 64,11% des électeurs de cette même ville ouvrière ont voté contre l'Europe en 2005. L'étranger les inquiète et leur expérience avec Continental ne devrait pas les rassurer. Ils seraient certainement sensibles à un discours violemment protectionniste, à la Le Pen (qui en avait fait, avec l'immigration un de ses thèmes favoris). Ce serait, évidemment, une catastrophe. D'autant que le principal rempart contre le protectionnisme, la bourgeoisie qui travaille dans les entreprises internationales parait bien en mal de se faire entendre : elle a réussi à sauvegarder ses bonus, stock-options et autre bouclier fiscal et n'en veut probablement pas plus.

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