vendredi, décembre 10, 2010

Histoires de neige

Arthur Goldhammer se moque de la panique qui a saisi Paris et l'Ile de France avant hier avec cette neige. Il a raison, c'était ridicule. Et plus ridicules encore les dénégations des ministres.

Cet incident devrait amener les autorités à s'interroger sur la gestion de ces incidents climatiques qui semblent se multiplier et révèlent à chaque fois un peu plus la fragilité de nos sociétés contemporaines. Cette réflexion devrait être collective parce que je ne suis pas sûr que nous soyons les seuls à rester ainsi tétanisés devant quelques centimètres de neige. J'étais la semaine dernière à Amsterdam. Il y a neigé comme à Paris. Et les trains ont cessé de fonctionner. Impossible de se rendre de Haarlem à Amsterdam (25 kilomètres, une vingtaine de minutes d'habitude). Les rues d'Amsterdam sont restées couvertes de neige glacée pendant trois jours. On dira qu'Amsterdam n'a pas l'habitude de la neige, mais je me souviens de Genève complètement coincé pendant deux jours par une vingtaine de centimètres de neige Plus rien ne fonctionnait dans une ville qui sait pourtant ce qu'est le froid. Et je ne parle pas de Montréal dont les trottoirs sont restés en février dernier couverts de neige glacée pendant plusieurs jours dans certains quartiers (le dessalement y est réalisé par des sociétés privées et organisé par arrondissement, résultat : certains arrondissements attendent plusieurs jours pour déneiger). Pour ce qui est des Etats-Unis, je me souviens de nuits passées à attendre un avion qui ne partait pas du fait de la neige à Atlanta, à Boston et à New-York. Chez les autres, ce n'est pas mieux. Mais ce n'est évidement pas une excuse. Plutôt que de se défendre, les spécialistes de ces questions devraient revoir leurs méthodes et regarder ce que font ceux qui s'en tirent mieux (les Russes ou les Polonais peut-être?).

2 commentaires:

Linca a dit…

La question peut se poser dans les deux sens ; pourquoi la société s'arrête, ou pourquoi est-il insupportable que la société s'arrête ? Est-ce si tragique que pendant deux jours les employés de bureau ne puissent s'y rendre ?

Tant qu'il n'y a pas mort d'hommes (et là, ce qui est plus inquiétant est la faiblesse des services d'électricité, plus lents à être rétablis qu'il y a une dizaine d'année), devoir fermer la ville pour une chute de neige qui n'arrive que deux ou trois fois par décennie, ce n'est pas bien grave.

D'ailleurs, Genève non plus ne doit pas si souvent avoir droit à des fortes chutes de neiges - je suis sûr que les villes suisses plus montagnardes sont promptement déneigées.

D. Gator a dit…

Je rejoins Linca.
Le problème n'est pas que la société s'arrête. C'est même faire preuve de bon sens que d'arrêter la société sous l'effet de certaines intempéries.
Ce qui n'est pas acceptable c'est l'arrogance et/ou l'inconscience de ceux qui refusent d'arrêter la société (ou au minimum de changer leurs comportements) quand il y a des intempéries. Et c'est exactement ce qu'ils s'est passé à Paris cette semaine, que ce soit du côté du gouvernement ou de ceux qui se sont retrouvés coincés dans leurs voitures pendant des heures (et je ne parle même pas des chutes causées par le port de talons hauts ou de chaussures de ville dans la neige)